Vendredi 15 novembre en début de soirée, le gendarme financier du football français a publié les sanctions à l'encontre de l'OL à cause de la situation financière inquiétante.
Il était question d'une rétrogradation à titre conservatoire en Ligue 2 à la fin de la saison si les finances du club ne s'arrangent pas d'ici mai 2025. Mais aussi d'une interdiction de recrutement pour le mercato hivernal.
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DNCG : l'OL rétrogradé à titre conservatoire !
La DNCG, gendarme financier du football français,...
Samedi 16 novembre à 11h30, John Textor s'est présenté face aux journalistes en conférence de presse à Décines.
Elle a duré deux heures et était non diffusée en direct. L'américain est longuement revenu sur cette convocation face à la DNCG ô combien importante pour l'avenir de l'Olympique Lyonnais.
L'entraîneur de l'OL Pierre Sage a assisté à la conférence de presse depuis le fond de la salle.
Les déclarations de John Textor à retenir
"Il y a des sujets très importants à discuter aujourd'hui. J'ai dis à la DNCG que j'avais l'intention de faire une présentation sur tout ce qui a été dit. Le procédé avec la DCNG est normalement privé. Mais nous sommes un club coté en bourse. Et donc avons une obligation de transparence qui doit être appliquée."
"Il y a des facteurs de risques qui font partie de notre activité"
"Sur ce que je vais dire, c'est un rapport trimestriel d'un PDG d'une société cotée. Avec nos perspectives. Il y a des facteurs de risques qui font partie de notre activité. Il est toujours important de prévenir les investisseurs en avance sur ce qui peut être positif comme négatif."
John Textor a ensuite présenté un document confidentiel sur un écran géant.
"Il est important de dire que c'est un communiqué de presse d'une bonne année avec un revenu total de 362 M€ et une augmentation de +25%. Il y a beaucoup de choses d'un point de vue comptable qui sont compliqués à comprendre."
"Sur la balance de la dette : on aurait pu mieux expliquer ce chiffre si on avait anticipé la réaction de la DNCG."
Pas de conférence de presse en direct à cause des marchés financiers
"Je ne voulais pas faire cette conférence de presse en direct car j'ai un rhume. Excusez-moi. Mais surtout en raison des marchés financiers."
"Le commissaire au compte à Lyon a fait une erreur en ne faisant pas une situation du cash flow (flux de trésorerie) sur la situation de l'OL. Ce n'est pas l'OL qui aide Botafogo, même si ça peut arriver. Je voudrais démonter d'où est venu le manque de compréhension" avec une analyse de quelques lignes du document confidentiel.
Pour résumer sur ce point, selon John Textor : le commissaire au compte s'est focalisé seulement sur ses activités en France. Et non sur les autres activités de la holding de Eagle Football Group à l'international (Botafogo au Brésil, Molenbeek en Belgique et Crystal Palace Football Club en Angleterre.)
"Nous avons un problème d'information avec le commissaire au compte et la DNCG"
"Nous avons été transparents mais le commissaire au compte dit noir sur blanc qu'il ne veut pas regarder les informations de nos activités en France. Nous l'avons mis en cause. Le commissaire au compte s'est limité à la filiale. [...] Nous avons un problème d'information avec le commissaire au compte et la DNCG."
"Je ne pense pas que ce soit responsable pour un commissaire au compte de dire que je ne veux pas regarder la situation dans son ensemble."
"Ils veulent jouer à Botafogo pour faire partie d'une famille"
"Au Brésil, nous sommes une extraordinaire réussite car nous avons plusieurs clubs. C'est un avantage pour recruter en Amérique du Sud. Ils (les joueurs) veulent jouer à Botafogo pour faire partie d'une famille dans l'objectif de partir jouer en Europe. Et des joueurs européens veulent aussi venir au Brésil pour jouer."
"Nous sommes une équipe de joueurs avant d'être une équipe de supporters."
"L'OL n'est pas un club en péril"
"L'OL n'est pas un club en péril. Nous allons enregistrer de la trésorerie avec la vente de Crystal Palace. On peut aussi payer des dettes ailleurs sur d'autres filiales de la holding d'Eagle Football Group avec ces bénéfices. Nous avons des ventes d'actifs et de joueurs, nous pensons que notre plan va fonctionner. [...] Nous irons au delà de nos projections. [...] En tant qu'organisation globale, on a beaucoup d'outils pour relever la situation."
"La DNCG a un défi difficile : digérer beaucoup d'informations très rapidement. Je ne pense pas qu'ils soient experts sur la bourse de New-York. On a des experts qui vont mettre leurs noms sur notre introduction en bourse."
"Nous avons conclu que la DNCG n'avait pas confiance en nous. Nous avons sollicité cinq banques reconnues dans le monde entier. Nous sommes dans une dynamique de transformation. Nous allons pas à Wall Street (bourse newyorkaise) en tant qu'une organisation de football."
Sur l'avenir proche de Rayan Cherki :
"On a perdu 15M€ sur Rayan Cherki. Nous sommes très fiers de lui. Il a une plus grande valeur que s'il était partie cet été. Va-t-il rester en janvier ? Je l'espère et je pense qu'il le souhaite. Nous voulions recruter pour être plus forts sur le championnat et en Ligue Europa."
"Nous avons un coach qui doit décider des joueurs qu'il veut mettre sur le terrain. Nous avons presque trop de joueurs dans l'effectif actuel. On a créé une tache très difficile où Pierre Sage a des décisions presque impossibles à prendre. [...] Nous avons rajouté de la valeur à l'OL pour qu'il revienne au haut niveau."
Face à la DNCG, John Textor a venté les mérites de Botafogo
John Textor a ensuite présenté des diapositives qui ont été illustrées à la DNCG. Il y a venté les mérites de Botafogo avec un "grand stade" à la pointe de la technologie avant d'affirmer avoir descendu le prix des places "à presque 0€." En poursuivant que le club brésilien est un élément fort de la famille Eagle Football Group au même titre que l'OL.
"Les bons chiffres à Botafogo affectent les autres équipe d'Eagle Football Group dont l'OL. Nous avons multiplié les revenus par cinq au Brésil depuis 2021. Voilà l'image de la réussite dont on devrait parler sur X (anciennement Twitter.)"
"Je ne sais pas comment ça va se passer mais j'adore cette façon de faire en termes d'affaires"
"Les banques du monde vont adorer notre introduction en bourse. Je n'ai aucune garantie mais j'en suis persuadé. Nous y sommes allés avec plusieurs solutions : vendre des joueurs, une équipe, avoir de l'argent avant l'introduction en bourse… etc.
"Je ne sais pas comment ça va se passer mais j'adore cette façon de faire en termes d'affaires. Nous avons présenté ces idées à la DNCG. Ils ont le droit d'en douter. Nous devons faire face à ça."
John Textor en a placé une sur Vincent Labrune
"Avec tout le respect que j'ai pour la DNCG, on a pas besoin d'aide financière pour maintenir l'OL."
"Aujourd'hui, on gagne plus d'argent grâce à la Ligue Europa que la Ligue 1. C'est quelque chose que notre président de la Ligue (Vincent Labrune) pourrait améliorer."
Pour conclure avant les questions de la presse : "nous sommes très optimistes. Je le redis : nous n'allons pas être relégués"
"Pour terminer, je veux vous rappeler que nous sommes fiers de nos réductions de coûts et économies. Il est vrai que j'ai des problèmes avec la DNCG, c'est une leçon pour moi. Pour un capitaliste américain, la DNCG n'existait pas avant. Nous sommes très optimistes sur notre modèle. La possibilité de ne pas y arriver pourrait nous entraîner à une relégation."
"L'année dernière, j'étais le seul idiot à dire que nous allons pas être relégués. Je le redis un an plus tard : nous n'allons pas être relégués. Personne ne permettra au club ceci.
"On n'a pas besoin d'aide. Merci." C'est par ces mots que s'est terminée la longue prise de parole.
Les questions de la presse à John Textor
Journaliste : l'investisseur ARES est-il toujours derrière vous ?
John Textor : "C'est un crédit privé. Ils n'ont pas les actifs de l'OL comme garantie. Il faut comprendre que ce n'est pas de la dette qui est inquiétant. Le taux d'intérêt est suffisamment élevé d'environ 13%. C'est haut par rapport à un prêt normal mais non pour ce genre-là. La seule garantie qu'ils ont sont mes capitaux propres. Mon défi d'autoentrepreneur est d'augmenter la valeur si je peux le faire."
"Quand je paierai cette dette dans 4 ou 5 ans, la valeur de mon actif aura augmenté. Par exemple, j'ai payé zéro euro pour Botafogo. Personne ne devrait s'inquiéter pour ARES. Dans le cas contraire, la seule personne pénalisée, ce serait moi."
Quelle est la prochaine étape avec la DNCG pour leur montrer que vous êtes capable de rester en Ligue 1 ?
"Dans le passé, on devait recevoir un avertissement avec un chiffre. Nous n'avons pas eu d'indication qu'il pouvait y avoir un problème avant un jour ou deux mais ce n'était pas un courrier officiel. Mais l'été, dans le passé, quand on devait mettre un nombre exact c'était plus simple.
"Nous pouvons faire appel. C'est ce qu'on nous a expliqué par mail. Je ne sais pas si on va faire appel car nous sommes contents là où nous sommes. Nous ne pouvons pas faire appel sur un avertissement. On va en parler à la DNCG."
Êtes-vous en capacité d'apporter entre 100 et 200 M€ pour sauver le club ?
"On ne peut pas faire entrer le cash. C'était dans notre projection. Si nous faisons le même niveau de vente de joueurs chaque année, tout ira bien. Dans le cas contraire, on devra injecter de la trésorerie. Si le business va générer du cash, pourquoi le faire ? Nous allons mettre de l'argent pour le club au mois de novembre et décembre."
La vente de Crystal Palace ira en totalité à l'OL ? Comment bien vendre les parts ?
"Le groupe est flexible et les clubs de la Eagle family auront dont ils ont besoin. On va éliminer un certain nombre de dettes importantes. Ce sont des décisions que nous allons prendre."
Comment pouvez-vous vous sortir de ce problème avec la DNCG en ayant peu de leviers ?
"Si Crystal Palace n'était pas l'équation, nous n'aurions pas autant d'actifs. Faisons attention de parler des décisions dans le passé. C'était des bonnes décisions. La durabilité est notre focalisation. On a maintenant un compte d'exploitation durable. Ma relation avec la DNCG est de l'ordre de l'apprentissage."