Après plusieurs mois de discussions et de tensions, il affirme ne pas vouloir "sacrifier ses convictions" face à des désaccords persistants.
Des divergences profondes, un retrait qui fait du bruit
Dans un courrier adressé aux membres fondateurs du projet, l'ancien biathlète explique que "le mode de gouvernance, la vision et l'ancrage territorial" des Jeux n'ont pas fait consensus. Malgré un soutien affiché de l'État et du mouvement sportif, il préfère renoncer plutôt que de porter un projet qui ne correspond pas à ses attentes.
Son entourage évoque notamment des "échanges interminables" avec les collectivités locales, en particulier avec l'ex-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez. Le choix du siège du Comité d'organisation à Lyon et la nature de la présidence ont été des points de friction majeurs.
Des Jeux 2030 sous haute tension
Le retrait de Martin Fourcade intervient dans un contexte complexe. L'organisation de ces Jeux d'hiver, qui doivent se dérouler dans les Alpes françaises, soulève d'importantes questions environnementales et économiques.
Le champion, connu pour son engagement écologique, souhaitait que cet événement soit "en phase avec son époque et pleinement conscient des enjeux climatiques".
La ministre des Sports, Marie Barsacq, a réagi en saluant le parcours de Fourcade et en affirmant que "le projet continue d'avancer". Le Comité d'organisation doit officiellement être créé le 18 février prochain, mais cette démission pourrait ralentir les discussions et redessiner les équilibres politiques autour des JO 2030.
Auvergne-Rhône-Alpes réagit
Dans un communiqué, la région Auvergne-Rhône-Alpes a pris acte de cette décision et rappelle son engagement pour ces Jeux d'hiver de 2030.
"Qu'il s'agisse de durabilité, de sobriété, de vision de la Montagne de demain ou encore de l'implication des territoires et des habitants concernés : tout ceci figure aux premiers rangs de nos préoccupations depuis le début."
L'installation de la gouvernance du COJOP des Alpes Françaises 2030 se tiendra donc le 18 février. La région souhaite y voir "à sa tête un sportif motivé qui portera
ce flambeau avec enthousiasme !".
Le tacle du président de la région PACA
Pour Renaud Muselier, président de la Région PACA, ce renoncement est un soulagement : "Paradoxalement, une situation qui était considérée comme un coup de froid avec son départ est en fait un bol d'oxygène", a-t-il déclaré.
"C'est est un sportif de très haut niveau mais c'est un solitaire, qui ne peut pas travailler en collectif", a-t-il conclu.