Masque noir baissé sur sa barbe garnie, t-shirt sombre et veste polaire foncée sur le dos, Salah Abdeslam s'est exprimé pendant environ cinq minutes, pour affirmer que les "terroristes, jihadistes, radicalisés" auxquels on avait pu se référer pendant l'audience étaient en fait "des musulmans". "Il s'agit de l'Islam authentique", a-t-il soutenu.
"On a attaqué la France, visé la population, des civils, mais il n'y avait rien de personnel", a indiqué le principal accusé du procès. "Le but n'est pas de remuer le couteau dans la plaie, mais d'être sincère", a-il ajouté d'un ton calme.
"On dit souvent que je suis provocateur, mais ce n'est pas vrai"
Il a assuré que les attentats étaient une réponse aux bombardements français sur l'État islamique. "François Hollande a dit que nous avons combattu la France à cause de ses valeurs, mais c'est un mensonge", a-t-il ajouté, blâmant les "avions français qui ont bombardé l'État islamique, les hommes, les femmes, les enfants". "François Hollande savait les risques qu'il prenait en attaquant l'État islamique en Syrie", a-t-il continué.
"Le minimum, c'est de dire la vérité, on dit souvent que je suis provocateur, mais ce n'est pas vrai, je veux être sincère", a aussi déclaré Salah Abdeslam, qui a 32 ans, assurant que "le but n'est pas de blesser".
Sur les bancs des parties civiles, certains se sont mis à pleurer, d'autres se soutenaient les uns les autres, d'autres encore sont restés prostrés, semblant accuser le coup.