Jean-Claude Moioli, verrier pendant 38 ans si dit "estomaqué" et "écœuré" de cette décision. Celui qui est également président de l'Association des anciens verriers ne cache pas sa colère : "On est jeté aux oubliettes, on est reparti pour encore quelques années devant les tribunaux, mais j'abandonnerai le jour où je serai mort".
Un arrêt rendu par la cour d'appel de Douai dans le Nord, le 29 janvier dernier et qui reconnaissait le préjudice d'anxiété de 726 anciens mineurs, avait redonné espoir aux anciens verriers. Ils espéraient s'appuyer sur cette décision pour faire avancer leur cause. Mais la Cour en a décidé autrement et pour des raisons de procédure, l'affaire devra donc être à nouveau déposée.
"Ces gens-là ont gagné de l'argent sur le dos de gens qui sont morts"
Après un échec aux Prud'hommes puis une médiation refusée par leur ancien employeur, c'est donc un nouveau coup dur pour ces anciens ouvriers.
"Ces gens-là nous ont pourri la vie pendant 40 ans, ils ont gagné de l'argent sur le dos des gens qui sont tombés malades et qui sont morts. D'autres vont encore mourir, car beaucoup sont encore malades alors ne je ne vois pas pourquoi ils ne payeraient pas", dit encore Jean-Claude Moioli.
La verrerie qui a fermé ses portes en 2003 fabriquait notamment des bocaux pour le groupe Danone. Ce qui impliquait de manipuler de nombreux produits toxiques. Plusieurs anciens verriers ou leur épouses - car certains sont décédés - se battent pour qu'on reconnaisse l'origine professionnelle de leur maladie. Quinze cancers d'origine professionnelle ont été reconnus précise l'association.