Le chef du Gouvernement a livré son tout premier discours mardi 1er octobre devant son nouveau gouvernement et tous les députés.
L'objectif de cette prise de parole était de présenter sa feuille de route lors de la traditionnelle déclaration de politique générale.
Avant de prendre la parole, le chef du Gouvernement a respecté une minute de silence, comme tout le monde dans l'hémicycle, en mémoire de la jeune Philippine (19 ans) violée et assassinée dans le bois de Boulogne à Paris le 21 septembre.
Michel Barnier a expliqué pendant son long discours (1h30) vouloir bâtir cinq 5 chantiers au cours de son mandat :
• "La réduction de la double dette budgétaire et écologique."
• "L'accès à des services publics de qualité."
• "La sécurité au quotidien."
• "Une politique de maîtrise de l'immigration."
• "Plus de fraternité."
"J'ai conscience de la gravité et de l'importance de ce moment"
Michel Barnier a commencé en faisant référence au général de Gaulle. Il a été chahuté par des députés du Nouveau Front Populaire qui ont brandi leur carte d'électeur.
Le successeur de Gabriel Attal a déclaré : "Nous sommes collectivement sur une ligne de crête. Je pars avec le gouvernement d'un vote populaire qui vous a élus et traduit des attentes fortes et justifiées."
Le SMIC augmentera de 2% dès le 1er novembre
C'est l'une des déclarations les plus importantes à retenir de ce discours.
Michel Barnier a officialisé l'augmentation du SMIC dès le samedi 1er novembre à hauteur de +2%.
Le chef du Gouvernement s'est aussi dit favorable à l'extension du prêt à taux zéro.
"Le premier remède de la dette, c'est la réduction des dépenses"
Le Premier ministre a, entre autres, évoqué l'un des objectifs principaux de son mandat sur le plan économique.
Celui-ci consiste à ramener le déficit budgétaire à 5% en 2025 et sous les 3% en 2029.
"Le premier remède de la dette, c'est la réduction des dépenses. Nous ferons la chasse aux fraudes" a-t-il affirmé en comparant "notre dette colossale" à une "véritable épée de Damoclès."
Michel Barnier a aussi demandé "une participation au redressement collectif aux grandes entreprises qui réalisent des profits importants." Autrement dit, une contribution exceptionnelle des Français les plus fortunés.
Sur l'écologie : "une grande conférence nationale sur l'eau"
Il a aussi fait un détour sur un sujet fondamental du réchauffement climatique qu'il a lui-même décrit de "dette écologique."
Michel Barnier a annoncé "une grande conférence nationale sur l'eau" en étant "convaincu que nous pouvons trouver un chemin de réalisme et d'action."
Apaiser les tensions entre le gouvernement et le Parlement
Dans une Assemblée nationale perturbée par quelques huées et prises de paroles improvisées de certains élus, Michel Barnier a mis l'accent sur des relations qu'il souhaite meilleures entre le gouvernement et le Parlement.
"Nous avons besoin d'écoute, de respect et de dialogue entre le gouvernement et le Parlement", a-t-il demandé en promettant de s'appuyer davantage sur le travail parlementaire après avoir rappelé que l'Assemblée nationale est aujourd'hui plus que jamais divisée.
"Reprendre le dialogue sur les retraites"
C'est un sujet qui a irrité les Français lors des deux dernières années.
Michel Barnier a touché quelques mots sur la retraite. "Certaines limites de la loi votée le 15 avril 2023 peuvent être corrigées" a-t-il avoué."Sur ces sujets, nous proposons aux partenaires sociaux de réfléchir à des aménagements raisonnables de la loi" a-t-il conclu au sujet des retraites.
"Aucune tolérance à l'égard du racisme et de l'antisémitisme"
Michel Barnier a été grandement applaudi par l'Assemblée nationale en affirmant qu'il n'y aura "aucune tolérance à l'égard du racisme et de l'antisémitisme" avant de poursuivre :
"Il n'y aura aucune tolérance à l'égard des violences faites aux femmes. Il n'y aura aucune tolérance à l'égard du communautarisme. Il n'y aura aucun accommodement à l'égard de la défense de la laïcité. Il n'y aura aucune remise en cause de l'IVG, du mariage pour tous, et de la loi sur la PMA."
Sur la situation au Proche-Orient
Dans les dernières minutes de son discours, Michel Barnier a adressé quelques mots sur la situation au Proche-Orient marqué par le conflit entre Israël et la Palestine.
"Nous pensons à tous les otages, dont nous demandons la libération. Nous pensons aussi à toutes les victimes palestiniennes. Cette violence n'a que trop duré. C'est pourquoi la France appelle à un cessez-le-feu à Gaza", a-t-il déclaré en rappelant défendre une "solution à deux États."
Michel Barnier a enfin affirmé son soutien au peuple ukrainien qui "continue de se battre pour défendre sa souveraineté, son intégrité, des valeurs qui sont les nôtres."