Samedi, les associations du territoire se mobiliseront dans un contexte budgétaire compliqué, qui oblige certaines à licencier, voire à disparaître.
"Des moyens et surtout, de la reconnaissance"
"Nous allons terminer l'année avec un record de liquidations judiciaires, déplore Gilles Epale, président du Mouvement Associatif en Auvergne-Rhône-Alpes. Une association sur cinq a moins de trois mois de trésorerie, ou moins."
À ses côtés, plusieurs associations témoignent de leurs difficultés financières : des subventions qui diminuent, une lourdeur administrative croissante et à la fin, une mise en concurrence des structures. Et avec le secteur privé.
"On se retrouve à devoir répondre à des appels à projets, pour la moindre subvention. Ce que l'on demande, ce sont des moyens et surtout, de la reconnaissance. Qui de mieux que les associations pour apporter des réponses adaptées dans les territoires ? Souvent des missions de services publics ? Le soutien aux associations, il ne coûte pas si cher au vu de ce que l'on produit", note Fabrice Goût, délégué régional pour les Centres Sociaux d'Auvergne-Rhône-Alpes.
La MJC Ménival, école de cirque de Lyon, espère encore décrocher sa subvention régionale. Une enveloppe de 60.000 euros, qui représente un tiers de son budget. "Pour ne pas mettre tout en péril, on a déjà dû procéder à un licenciement économique", regrette Boris Ferrier, directeur de la MJC.
Une cagnotte en ligne et une pétition ont par ailleurs été lancées.
Vers une grève des associations ?
D'autres associations ne cachent pas leur colère et dirigent leurs inquiétudes vers les pouvoirs publics. La Région est visée, mais aussi le Conseil départemental du Rhône.
"On est sur liste noire", déplore le président de France Nature Environnement. Plusieurs membres de l'antenne rhodanienne ont été licenciés, faute de trésorerie, après le retrait des subventions du Département (lire ici).
Au-delà de la mobilisation prévue samedi, les associations peuvent-elles aller jusqu'à faire grève ? La question semble diviser. Car certaines structures laisseraient sur le carreau des publics précaires. "On est à deux doigts. S'il faut en arriver là, alors on le fera", souffle un responsable associatif.
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