20% de références en moins pour l'instant
Pour le directeur de l'enseigne King Jouet, il ne faut pas s'affoler pour autant. "Il y a quand même des voyants qui sont au vert ! Le marché du jouet progresse cette année, on est à +4% par rapport à l'année dernière", rappelle Philippe Gueydon.
"On ne peut pas vraiment parler de pénurie, comme s'il allait manquer un jouet sur deux dans les rayons ! Cela dit, il y a quand même une inquiétude sur l'approvisionnement, quelques difficultés. On sait que sur l'ensemble des références proposées dans les magazines, il en manque 20%. Ce n'est pas rien, c'est environ 300 références sur 1.500. Mais ces 300 références, elles vont arriver", explique-t-il.
Les jouets à composante électronique pourront se faire plus rares. En cause cette fois, le manque de matières premières qui touche d'autres secteurs comme le BTP.
De là à faire grimper les prix ? "Il y a un peu d'impact. Mais là aussi, il faut raison garder. Il y a une hausse de 3% en moyenne par rapport à l'année dernière. Ça fait 1,50 euro de plus sur un jouet de 30 euros... Après, je suis d'accord qu'il y a des exceptions. Je prends l'exemple d'un ours en peluche de grande taille qu'on vendait 49 euros. Cette année, il coûte 20 euros de plus. Là, on est en plein dans le problème du fret maritime, car c'est un produit volumineux", ajoute le directeur de King Jouet, également coprésident de la fédération des commerces spécialistes des jouets et des produits de l'enfant (FCJPE). "Le prix du conteneur est passé de 2.500 euros à plus de 15.000 euros."
Côté recrutement, pas de conséquences en vue, au contraire : King Jouet recrute dans ses magasins pour la période des fêtes.
Tout ce marasme économique mondial pourrait-il inciter les vendeurs de jouets à relocaliser la production, à l'heure où près de 65% des jouets viennent d'Asie ? "C'est une question légitime, chacun peut avoir son interprétation. Mais si de nombreux secteurs ont vu leur industrie partir, c'est parce que les coûts de fabrication sont bien plus faibles ! C'est un choix qu'on a fait, ce n'est pas nouveau. Je pense aujourd'hui qu'on peut penser à un rééquilibrage. Tout ne reviendra pas en France du jour au lendemain. Mais cette crise, c'est peut-être l'opportunité de faire des ajustements", conclut Philippe Gueydon.