Près de 80.000 américains en gradins, quelques 100 millions devant leur télé.
Si le choc final de football américain entre Philadelphie et Kansas City était très attendu au Caesar Superdome de la Nouvelle-Orléans, le show de la mi-temps assuré par Kendrick Lamar, l'icône du rap aux USA, n'a pas déçu.
Comme spéculé par les internautes sur les réseaux sociaux, Kendrick Lamar a imposé sa signature en livrant un concert ouvertement engagé.
Des images fortes pour un spectacle politique
Le chanteur commence casquette à l'envers, rappant, accroupi sur le capot d'une Buick GNX, modèle de voiture qu'il affectionne.
Des danseurs aux couleurs du drapeau américain arrivent, accélérant le rythme du concert.
Le rappeur a notamment interprété ses morceaux les plus connus comme "DNA" et "Humble" puis deux de ses titres, "Peekaboo" et "Squabble Up" issus de son nouvel album GNX.
À 37 ans, Kendrick Lamar est le premier artiste hip-hop à performer en solo pour la mi-temps du Super Bowl.
Les images sont pleines de sens : manque de reconnaissance de la culture hip-hop et place des afro-américains aux USA ponctuent la performance.
Le casting aussi est explicite. En 15 minutes, la scène convie exclusivement des figures afro-américaines.
Des invités de renom
Pour accompagner ses morceaux, Kendrick Lamar donne la réplique à un "Oncle Sam" incarné par l'acteur Samuel L. Jackson. "Trop fort, trop imprudent, trop ghetto", ironise le personnage.
La chanteuse de R&B SZA le rejoint ensuite pour chanter sa partie sur le titre "All the Stars". Enfin, le suspense se lève et le morceau "Not Like Us" retentit.
Sur le hit planétaire qui vise son rival Drake, Serena Williams se mêle aux danseurs.
Originaire de Compton, la tenniswoman a grandi dans la même banlieue de Los Angeles que le rappeur. Avec aplomb, regard sur la caméra, elle danse sur le refrain qui accable le rappeur Drake.
Accusé de pédophilie par Kendrick Lamar dans les paroles, son rival avait alors porté plainte pour diffamation. Au moment fatidique, le mot passe donc sous silence.
Une semaine après avoir remporté cinq Grammy Awards, Kendrick délivre le texte sans hésiter, sourire aux lèvres.
Un choc politique jusque dans les gradins
Apparition surprise : Donald Trump est le premier président à assister au Super Bowl.
En loge avec sa famille, il a eu droit à quelques applaudissements à son passage sur grand écran.
Si le président a eu droit à un accueil plutôt chaleureux, la présence de Taylor Swift a suscité les huées.
Quelques mois auparavant, la chanteuse pop avait apporté son soutien public à la candidate démocrate Kamala Harris durant la campagne pour la présidentielle.
Venue soutenir son compagnon Travis Kelce, joueur des Kansas City Chiefs, la chanteuse apparaît sur l'écran géant.
Sourire interloqué aux lèvres, celle-ci entend les sifflements du public s'élever.
Sur le réseau social Truth Social après l'évènement, Trump se réjouit :
"La seule personne qui a passé une pire soirée que les Chiefs, c'est Taylor Swift. Elle s'est fait huer dans le stade. MAGA à la rancune tenace."
Ce sont les mots du président américain en référence à sa devise de campagne présidentielle "Make America Great Again."