"On nous met là où on a besoin de nous"
Les étudiants regrettent en premier lieu que sur leurs six semaines de stages de l'année, l'une d'elle soit forcément consacrée au dépistage.
"On nous parle d'un intérêt pédagogique mais de notre point de vue, réaliser des tests PCR à la chaîne pendant cinq jours sans avoir vraiment le temps d'échanger avec les patients ou de répondre à leurs questions... Je ne vois pas la plus value pédagogique", explique Roxane, étudiante en quatrième année à Lyon-Sud.
Alors, quitte à devoir travailler, les étudiants souhaiteraient avoir un contrat de travail et la rémunération qui va avec. Payés en tant que stagiaire par les Hospices Civils de Lyon, les externes gagnent comme pour leurs autres lieux de stages, 2.60 euros de l'heure.
"Nous sommes bien conscients de l'implication de tout le monde dans la crise sanitaire et d'ailleurs, nous sommes nombreux à avoir déjà contribué lors des première et deuxième vagues", ajoute Roxane. "Mais là on a vraiment l'impression d'être exploités, on nous met là où on a besoin de nous."
Dans le communiqué paru lundi, les étudiants dénoncent enfin une "mascarade" justifiée par des impératifs économiques.
"L'apport des étudiants a été extrêmement important"
Ces arguments, le professeur Frédéric Laurent ne les comprend pas tous. Responsable des centres de prélèvements des HCL, il regrette une fausse polémique qui ne reflète pas les retours qu'il a sur le terrain.
"Nous avons déjà accueilli plus de 200 étudiants de Lyon-Est et nous avons mis en place un système d'évaluation qui montre qu'une majorité d'étudiants sont vraiment contents de ce qu'ils ont appris", explique le Pr Laurent, pour qui l'aide apportée par les externes est non-négligeable.
"Depuis le 24 septembre et l'ouverture du centre de dépistage de Gerland, on a dépisté 55.000 personnes et détecté plus de 10.000 positifs. L'apport des étudiants a été extrêmement important pour ne pas être dans une situation pire que ce que nous avons connu", poursuit le responsable du centre.
"Tout le monde, moi le premier, nous avons tous dû nous adapter depuis l'année dernière. On leur demande cinq jours, pas plus", affirme-t-il enfin.
Les étudiants de Lyon-Sud doivent commencer leur formation théorique puis sur simulateur ce mercredi 13 janvier.