Pas encore arrivé, déjà critiqué
Les signataires craignent "un nouvel affront" risquant d'emporter "la vénérable institution" après l'arrestation fin 2018 de l'ancien titulaire chinois Meng Hongwei dans son pays.
"Qu'il ne se trouve pas, parmi les élites des nations adhérentes à Interpol, un seul candidat probe et intègre, sans sang sur les mains, serait (...) assurément, le chant du cygne d'Interpol", poursuivent-ils, évoquant le spectre d'une future notice rouge visant M. Al-Raisi.
Parmi eux, le député LREM de Villeurbanne Bruno Bonnell ou la sénatrice PCF de la Loire Cécile Cukierman, tous deux têtes de listes aux élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes, ou encore l'ancien président de la métropole de Lyon David Kimelfeld.
La semaine dernière, trente-cinq parlementaires français menés par le député du Rhône Hubert Julien-Laferrière (non inscrit, ex-LREM), également signataire de la tribune au Monde, avaient écrit à Emmanuel Macron pour demander que Paris s'oppose à cette candidature.
Plainte pour "tortures"
Chargé des forces de sécurité émiraties, et par ailleurs délégué au comité exécutif d'Interpol, M. Al-Raisi est visé depuis la mi-juin en France par une plainte pour "tortures" à l'encontre de l'opposant Ahmed Mansoor, détenu à l'isolement depuis plus de quatre ans, déposée par l'ONG Gulf Centre for Human rights (GCHR).
Ce militant des droits humains a été arrêté en 2017 et condamné à dix ans de prison en 2018 pour avoir, selon les autorités, critiqué le pouvoir émirati et terni l'image de son pays sur les réseaux sociaux.
Le poste de président d'Interpol est à pourvoir en novembre prochain, un rôle essentiellement honorifique dont la désignation à lieu tous les quatre ans.