À VILLEURBANNE, LA PLANTATION DE NOUVEAUX ARBRES N'EST PAS AU GOÛT DE TOUT LE MONDE

Connaissez-vous la règle des 3-30-300 ? C'est la règle d'or du Plan Nature de la Métropole de Lyon, initié en 2021.

- Chaque habitant doit apercevoir au moins trois arbres depuis son domicile.

- Chaque quartier doit être recouvert à 30% de surface arborée.

- Chaque habitant doit avoir un parc à moins de 300 mètres de son domicile.

Selon l'Ademe (l'Agence de la transition écologique), le respect de cette règle permettrait de faire baisser la température en ville de 3 à 5 degrés. 


L'agence de l'urbanisme est l'alliée de la Métropole et de la Ville pour identifier les quartiers particulièrement concernés par les pics de températures en période estivale. 

C'est ainsi qu'à Villeurbanne, cet hiver, 14 arbres ont été plantés rue Anatole France, 12 autres ont pris racine rue Jean-Claude Vivant et cinq nouveaux arbres poussent rue Mansard. 

Les opérations de plantation se sont concentrées rue des Charmettes, avec 19 nouveaux magnolias et prunus plantés cet hiver.


Si vous vous promenez à Villeurbanne, vous le constaterez de vos propres yeux : l'étroite rue des Charmettes n'est qu'un enfilement de bâtiments où se greffent difficilement, ici ou là, quelques squares avec des aires de jeux pour les enfants. 

Ici, impossible d'envisager à court ou à moyen terme un renouvellement du bâti pour Agnès Thouvenot, première adjointe déléguée à la transition écologique, l'urbanisme, l'habitat et la ville durable.

Seule marge de manœuvre pour la Ville donc : végétaliser les espaces publics. Le fameux plan d'action si bien nommé "Planter les rues villeurbannaises".

Ces arbres vont bien entendu apporter de l'ombre sur les trottoirs bouillants, mais ils permettront aussi à l'eau de pénétrer dans des sols rendus moins imperméables et aux insectes pollinisateurs de se régaler tout au long de l'année (ou presque).


À chaque nouvelle opération de plantation d'arbres sur la voie publique, des voix grondent la même mélodie : ce n'est pas la priorité des habitants.

À Villeurbanne, les habitants que nous avons rencontrés sont partagés entre la satisfaction d'envisager un été moins caniculaire et le mécontentement que d'autres problématiques ne soient pas réglées, comme l'entretien des espaces publics.

Sur place, une habitante confie à notre micro sa peur de la prolifération des moustiques, en insistant sur la présence déjà problématique de rats.

Une autre habitante relève avec ironie la très grande propreté du square où se tenait la conférence de presse de la Métropole et de la Ville ce mercredi 5 mars, pourtant jonché de déchets la veille.

Le maire de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, en a bien conscience : 

"Ce qu'on espère, c'est que plus la ville est belle, plus les gens ont envie d'en prendre soin. C'est un pari qui peut sembler parfois un peu naïf, mais auquel on croit beaucoup."

Le premier édile reconnaît qu'il reste "des efforts à faire" pour l'entretien de la ville et de ses espaces verts. 

Cela passe par davantage de moyens mobilisés par la municipalité et la Métropole, avec notamment l'embauche de main-d'œuvre pour l'entretien, mais aussi par la "lutte" contre les mauvais comportements.

Ce qui est certain, c'est qu'une aire de jeux arborée change la vie des enfants Villeurbannais. 

La jolie preuve avec les réactions spontanées d'Ayoub et d'Aya, interviewés ce mercredi matin :